En Grèce et ailleurs, combattons l’austérité capitaliste !

Un spectaculaire rebondissement vient de se produire concernant la situation économique de la Grèce : le chef du gouvernement, Alexis Tsipras, a interrompu les négociations en cours avec l’Eurogroupe (c’est-à-dire les 18 autres Etats membres de la zone euro) et a appelé à un référendum le 5 juillet, en demandant de voter contre les propositions des créanciers de la Grèce. Le plan en discussion, nouvelle dose d’austérité, était en effet inacceptable.

Mais il ne faut pas en rester aux apparences. Ce n’est pas un « problème grec ». La situation actuelle est une conséquence de la crise capitaliste en cours depuis 2007-2008 et de sa gestion au sein de l’Union européenne, sur la base de deux dogmes : l’austérité et le remboursement des dettes publiques. On en connaît les conséquences : de terribles reculs sociaux, la hausse des inégalités, et accessoirement une forte augmentation des dettes publiques qu’on prétendait justement faire baisser.

Le refus par les travailleurs de Grèce – et de toute l’Europe – de l’austérité est une nécessité, référendum ou pas. Néanmoins, la sortie de l’euro ne résoudrait pas la situation de la Grèce. Pire, la dévaluation de la nouvelle monnaie « nationale » pourrait avoir des effets catastrophiques pour les plus pauvres. Par ailleurs, que des travailleurs en Grèce votent oui, non, ou s’abstiennent lors du référendum, ce qui pourrait réellement changer les choses, ce serait leur auto-organisation à la base, pour prendre les choses en main hors du cadre capitaliste et étatique. Le gouvernement de Syriza n’est qu’un gouvernement bourgeois « de gauche » et, s’il s’oppose effectivement à l’austérité aujourd’hui, ce n’est en revanche pas lui qui changera radicalement les rapports sociaux, mais les travailleurs eux-mêmes. Il faut se méfier des expressions abstraites comme « les Grecs » ou « le peuple grec » : il y a en fait différentes classes sociales. Notre solidarité va aux classes populaires en Grèce – quelle que soit la nationalité de tel ou tel – et absolument pas aux capitalistes et bureaucrates qui sont en grande partie responsables de l’actuelle situation sociale dramatique. Nous ne pouvons céder à aucune des variantes du nationalisme, même si on l’appelle « souverainisme » ou « patriotisme », qui ne sont pas des solutions mais font partie du problème. Il n’y a aucun avenir pour aucune solution « nationale », ni en Grèce, ni en France, ni ailleurs. Les travailleurs et les classes populaires de Grèce n’ont rien à gagner à s’enfermer dans des frontières pour compter avec leurs patrons des brouettes de drachmes dévaluées. S’il faut, à coup sûr, refuser toute austérité, résister aux sirènes du souverainisme reste un impératif.

La mobilisation doit donc dépasser les frontières. Combattons l’égoïsme et la défense des banques par les gouvernements de l’Union européenne. Il ne s’agit pas de s’en remettre à un gouvernement, mais de créer une action commune des travailleurs et précaires en Europe et dans le monde, contre l’austérité et pour la répudiation des dettes publiques :

– par la solidarité directe du mouvement ouvrier des différents pays avec les travailleurs en Grèce ;

– par la lutte contre les plans d’austérité dans tous les pays (pour le retrait du « pacte de responsabilité » et de la loi Macron en France par exemple) ;

– par la construction d’une mobilisation simultanée au sein de tous les pays d’Europe, de type grève générale, contre les politiques au service du capitalisme, permettant de créer un espace de démocratie directe à la base. Il faut pour cela rompre avec les institutions capitalistes et étatiques, qu’elles soient européennes ou nationales.

Solidarité avec les travailleurs, les précaires, les chômeurs et les jeunes en Grèce et ailleurs, qui subissent l’austérité et la violence capitaliste ! Riposte internationaliste auto-organisée !