Crise du capitalisme

Une grave crise financière est en cours depuis juillet 2007. Cette crise a connu un nouveau choc mi-septembre 2008, avec la faillite de la banque Lehman Brothers aux Etats-Unis. L’ampleur de la crise est très importante : en juillet 2007, le CAC 40 était au dessus de 6.000 points : il était en dessous de 4.000 le 29 septembre 2008, et en dessous de 3.200 le 10 octobre. Juste avant le début de la crise, en juillet 2007, le Dow Jones dépassait les 14.000 points : il était à 10.300 le 29 septembre 2008, et en dessous de 8.500 le 10 octobre.

Au-delà de ces chiffres qui concernent la « haute finance », la situation réelle des travailleurs dans le monde commence à s’en ressentir.

Il s’agit d’une crise du système capitaliste. La classe capitaliste voit son mode de domination fragilisé, voire remis en cause. Les dirigeants des Etats et des grandes entreprises, qui passent parfois de l’un à l’autre (par exemple Henry Paulson aux États-Unis, Christine Lagarde en France), autrement dit les classes dominantes, veulent conserver ce qui est pour eux l’essentiel : les privilèges qu’ils ont acquis, qui ne peuvent exister que par l’exploitation de la majorité. Autrement dit, les privilèges acquis par cette minorité n’existent que par l’exploitation des travailleurs, sous la forme du système du salariat.

Si pour conserver « l’essentiel », le type actuel de capitalisme doit être légèrement modifié – et ainsi délaissée sa forme antérieure – il est fort possible que les Etats et les capitalistes n’hésitent pas. Il est aussi possible que vu l’ampleur de la crise actuelle, ils n’aient tout simplement pas le choix. De toute façon, l’Etat ne peut pas, au fond, leur faire peur : c’est un instrument de classe, au service de la classe dirigeante ; des nationalisations, partielles ou non, ne remettent pas en cause le capitalisme lui-même.

Quelles que soient les « réformes » appliquées au capitalisme, cela n’empêchera pas une nouvelle crise de se produire, avec de nouveau des conséquences délétères pour les travailleurs.

Il faut remarquer que pour les grands patrons, les conséquences sont bien moins graves que pour les travailleurs, leurs moyens d’existence n’étant pas en danger. On ne voit certes pas les mythiques suicides de la crise de 1929 se reproduire : la « chute » des grands patrons est même souvent agréablement amortie par les « parachutes dorés », de généreux bonus de plusieurs millions de dollars.

Le capitalisme fonctionne de la façon suivante : quand les « affaires » rapportent, le profit est empoché par la petite minorité qui participe à ces jeux financiers. Mais si ces « affaires » ne marchent plus, toute la société doit venir à leur aide. De plus, pour compenser les effets de la crise, les capitalistes s’en prennent aux droits sociaux et aux salaires. C’est pourquoi les crises comme celle-ci touchent durement les salariés. La réponse doit être nette : ce n’est pas notre crise, nous n’avons pas à en payer les conséquences !

Cette réponse commence à être portée par des travailleurs mobilisés dans le monde : manifestations devant la bourse à New-York, grèves et manifestations contre les licenciements et pour des augmentations de salaires dans plusieurs pays, etc. On a ainsi pu lire sur une banderole au cours de la manifestation à Marseille le 7 octobre : « La seule façon de moraliser le capitalisme, c’est d’y mettre fin ».

En effet, face aux discours de propagande qui prétendent opposer un « bon capitalisme » à un « mauvais capitalisme » qui serait celui qui vient de montrer son échec, il faut rappeler que toutes les formes de capitalisme reposent sur l’exploitation et l’aliénation des travailleurs. De plus, toutes les formes de capitalisme sont instables. Ainsi, toute « réponse » à la crise qui consisterait à réformer le capitalisme ne pourrait pas empêcher de nouvelles crises. Il faut être clair : il y aura des crises tant que le capitalisme existera, donc jusqu’à l’abolition définitive du travail salarié.

La véritable réponse à la crise du capitalisme, c’est l’unité mondiale des travailleurs dans une mobilisation révolutionnaire, aboutissant au changement des rapports sociaux par l’abolition du capitalisme, des privilèges et de la division en classes sociales.