Le 5 mars 2011 marquera les 140 ans de la naissance de Rosa Luxemburg. Militante, journaliste et théoricienne socialiste et communiste, elle fut assassinée le 15 janvier 1919 pour sa participation à la révolution allemande, par les forces de répression contre-révolutionnaires.

Tout cela pourrait paraître lointain, mais en réalité les idées et les luttes de Rosa Luxemburg n’ont pas perdu leur actualité. De nos jours encore, des forces contre-révolutionnaires tentent d’empêcher par la violence la victoire des révolutions, en l’occurrence en Afrique du nord (Tunisie, Egypte et Libye).
De plus c’est le même mode de production destructeur et violent qu’elle avait analysé et dénoncé que nous subissons encore aujourd’hui. La crise du capitalisme en cours depuis 2007 est une nouvelle confirmation de la justesse de ses critiques.
L’actualité de la pensée et de l’action de Rosa Luxemburg en 2011, c’est la participation au mouvement réel pour l’auto-émancipation des travailleurs, c’est défendre en toutes circonstances la démocratie révolutionnaire, ce qu’elle appelait la « démocratie socialiste »1. C’est critiquer sans relâche tous les faux « socialismes » passés et présents, qu’ils se prétendent révolutionnaires ou qu’ils s’avouent réformistes. Comme l’a écrit Luxemburg, les réformistes se contentent en fait d’aménager le capitalisme, et en renonçant à briser les mécanismes d’exploitation et d’aliénation ils abandonnent en fait la lutte pour le socialisme et la démocratie2. Elle critiquait également les travers léninistes, dès 1904 : au contraire de ces dérives autoritaires, il fallait selon elle compter « sur l’organisation et sur l’action directe et autonome de la masse. »3
La faillite de toutes les variantes de capitalisme est aujourd’hui évidente : du capitalisme de « laissez-faire » défendu par les soi-disant « libéraux »4, au capitalisme d’Etat mis en application par toutes les sortes de léninistes et de staliniens5, en passant par le capitalisme keynésien6.
Il n’y a ni fatalité, ni fin à l’histoire : « Socialisme ou barbarie »7, comme elle l’écrivit en 1915 depuis la prison où on l’avait mise pour avoir dénoncé la guerre mondiale. L’action socialiste révolutionnaire est donc nécessaire, à commencer par la participation aux mobilisations sociales (lesquelles traduisent les intérêts antagonistes entre les classes sociales opposées – autrement dit les travailleurs et les capitalistes).
Poursuivre l’engagement de Rosa Luxemburg aujourd’hui, c’est contribuer à la lutte pour arriver à une communauté humaine mondiale, débarrassée des structures capitalistes, du travail salarié, des classes sociales, des frontières et des Etats.
Ce texte est disponible en tract au format PDF.
1 Rosa Luxemburg, Réforme sociale ou révolution ?, et autres textes politiques, Editions Spartacus, 1997, p. 182.
2 « en renonçant aux efforts socialistes, on renonce tout autant au mouvement ouvrier qu’à la démocratie elle-même. » (Rosa Luxemburg, Réforme sociale ou révolution ?,op. cit., p. 83).
4 Voir « L’absurdité du « libéralisme économique » », Critique Sociale n° 3, décembre 2008.
5 Voir « Le léninisme et la révolution russe », Critique Sociale n° 1, octobre 2008.
6 Voir « « Marx et Keynes », de Paul Mattick », Critique Sociale n° 8, novembre 2009.