D’importantes manifestations ont lieu en Espagne depuis le 15 mai. Or voilà que les manifestations vont être interdites ce week-end pour cause d’élections !
C’est inouï : pendant les élections, il est donc interdit de faire de la véritable politique, active et venant de la base, en particulier en manifestant.
Le mouvement proclame : « nous ne sommes pas de la marchandise aux mains des politiciens et des banquiers », et milite pour une « démocratie réelle ». Cette décision d’interdiction ne peut que confirmer le constat qui est à l’origine de cette mobilisation.

Le mouvement s’oppose également au « modèle économique » actuel, qui crée chômage et destruction de l’environnement. C’est exact si, plus que de « modèle », il s’agit en fait de parler du système économique lui-même, c’est-à-dire le mode de production capitaliste – qui n’existe que par l’exploitation et l’aliénation, et qui s’oppose à la démocratie.
La crise capitaliste en cours depuis 2007-2008 est subie le plus durement par les travailleurs, les chômeurs et les jeunes. Partout le chômage s’est accru, et particulièrement en Espagne. Comme ailleurs, le gouvernement espagnol veut faire payer la crise une deuxième fois à ceux qui n’y sont pour rien, et qui en subissent déjà les conséquences. La lutte actuelle est d’ailleurs menée notamment contre les politiques d’« austérité » qui visent les classes populaires, les services publics, etc.
Dans plusieurs grandes villes, des places sont occupées par les manifestants, qui y organisent parfois des Assemblées Générales. Il s’agit bien d’un espace à conquérir : l’espace politique, celui de la politique réelle. Ce n’est pas un hasard si le mouvement s’inspire en partie des révolutions d’Afrique du nord (ainsi que des récentes mobilisations au Portugal).
En Espagne comme partout ailleurs, mobilisons-nous contre les limitations à l’expression politique populaire, contre toutes les politiques capitalistes, pour la démocratie réelle : la démocratie directe, la démocratie sociale !