Face à la lutte de classe capitaliste

François Fillon vient de déclarer qu’il refusait une fois de plus d’augmenter le SMIC, car selon lui « ce serait une faute économique. »1 Quelques jours plus tôt, son gouvernement venait d’offrir un cadeau de 1,8 milliards d’euros aux plus privilégiés, par une très grosse ristourne sur l’ISF. Pour le premier ministre, augmenter de quelques euros le revenu des smicards est une « faute économique », mais augmenter de plusieurs milliers d’euros le revenu de la minorité la plus riche n’en est pas une.

On comprend la cohérence de la manoeuvre : aller à l’encontre de « l’économie », ça signifie en fait selon Fillon aller à l’encontre de l’intérêt de la classe capitaliste. En conséquence, il est logique qu’une politique au service exclusif des classes sociales possédantes maintienne les salaires bas (= moins pour les travailleurs), et fasse des largesses aux rentiers (= plus pour les exploiteurs). C’est une véritable politique de lutte de classe.

En urgence, il faut évidemment une hausse massive du SMIC et de tous les bas salaires. L’imposer est la première étape de l’indispensable lutte de classe des travailleurs contre la lutte de classe opposée, qui est clairement menée contre nous par le patronat et le gouvernement. Mais la seconde étape de la lutte de classe des salariés, c’est s’en prendre directement aux mécanismes du système capitaliste, à l’exploitation et à l’aliénation, et à la division en classes sociales. Il ne s’agit pas de s’en prendre à des individus, mais bien à un système, à ce mode de production qui sacrifie les êtres humains sur l’autel de l’extraction de plus-value et de l’accumulation du capital.

Seule cette lutte autonome peut mettre à l’ordre du jour l’alternative au capitalisme qu’est le socialisme. L’attaque est mondiale, comme on le voit avec les plans « d’austérité » que la classe capitaliste impose partout au détriment des travailleurs, des chômeurs et des jeunes. La riposte ne pourra donc être que mondiale, sous la forme d’une lutte de classe dépassant celle qui est actuellement menée avec brutalité par les classes dominantes.

1 Entretien avec Nice-Matin, 18 juin 2011.