Le processus des « primaires citoyennes » initié par le Parti dit socialiste et le PRG1 a été manifestement un succès : près de 3 millions de votants les 9 et 16 octobre. Remarquons au passage que voir des ministres UMP courir les plateaux télévisés en répétant – contre l’évidence – que ce serait un échec, nous rappelle le gouffre qu’il y a entre les déclarations de ce gouvernement et la réalité.
Quelles sont les causes de cette réussite ? Il y a d’abord le rejet du président actuel, rejet amplement mérité étant donné la politique désastreuse qu’il mène depuis plus de 4 ans, contre les travailleurs, contre les services publics, contre les acquis sociaux et les droits collectifs. Il y a ensuite un désir de donner son avis, de participer à l’élaboration d’un nouveau choix.

La déclaration qu’il fallait approuver pour voter aux primaires. L’égalité,valeur essentielle du socialisme, a visiblement été « oubliée ».
Pour notre part, étant pour le socialisme et la démocratie, nous regrettons d’une part qu’aucun des six candidats ne portait une orientation socialiste ; ils proposaient simplement des « aménagements » au capitalisme. D’autre part la démocratie ne peut pas s’incarner dans un individu, quel qu’il soit. Confier le pouvoir à une seule personne n’est pas un processus démocratique.
De la même façon, on nous a annoncé – avec l’élection de Jean-Pierre Bel le 1er octobre – que le sénat serait désormais présidé par un socialiste. Si c’était le cas, quelle revanche historique contre cette institution conservatrice ! On pense par exemple à la manifestation du 7 avril 1938, organisée contre le sénat par la Fédération socialiste dirigée par Marceau Pivert.
Le seul souci dans ce tableau c’est que le PS n’est, depuis longtemps, plus socialiste.
Nous subissons depuis plusieurs années une violente crise mondiale du capitalisme. L’alternative socialiste doit être mise à l’ordre du jour, et il est toujours lamentable de voir un parti qui usurpe le nom de « socialiste » continuer à s’inscrire dans le cadre du mode de production capitaliste. Il ne pourra pas y avoir de résolution de la crise dans le cadre des institutions actuelles, ni dans aucun cadre national : la solution ne pourra venir que d’une intervention directe des masses, comme le montrent les mouvements des « indignés » en Espagne, en Grèce, en Israël, aux Etats-Unis, etc. A la mondialisation capitaliste, doit succéder une mondialisation socialiste faite par et au bénéfice des travailleurs, des chômeurs et des jeunes. Sans internationalisme, il n’y a pas de socialisme.
Ni le socialisme ni la démocratie ne sont solubles dans une élection présidentielle. C’est à la conquête de la démocratie réelle, de la démocratie directe, la démocratie sociale, que nous pouvons maintenant travailler ensemble.