La crise économique et sociale que nous subissons depuis au moins 3 ans, provoque un surcroît de violence dans la société. Les rapports sociaux hiérarchiques du mode de production capitaliste sont déjà en eux-mêmes un facteur important de diffusion de violence dans les rapports humains.
Comme l’écrivait Karl Marx, le capital apparaît en « suant le sang et la boue par tous les pores. »1 Les tentatives de division de la population, menées en france par le gouvernement Sarkozy, entraînent discrimination et stigmatisation, qui peuvent à leur tour créer – au sein des « catégories » visées par le pouvoir – un repli identitaire en réaction. Le pouvoir mène donc une politique d’accroissement de la violence sociale, qui s’ajoute à la violence diffuse qui se crée mécaniquement suite à la crise, et qui est d’ailleurs inhérente aux rapports sociaux au sein du mode de production capitaliste.
Il est évident que les problèmes sociaux et environnementaux ne peuvent pas trouver de solution par la régression sociale, qui est pourtant actuellement pratiquée. Cette politique est menée dans l’intérêt exclusif des classes dominantes, et révèle les oppositions fondamentales qui existent entre les classes sociales dans la société actuelle.
Voir les pouvoirs de france et d’Allemagne baisser en 2011 les impôts des plus riches est un nouveau révélateur de l’essence du système dans lequel nous vivons. En effet, ce type de mesure au profit de la minorité privilégiée est de tous temps totalement injuste socialement, en plus d’être – accessoirement – inefficace économiquement. Mais de plus, prendre ce type de mesure très coûteuse pour l’Etat pendant une « crise de la dette publique », cela relèverait de la folie pure si l’on pensait que l’intérêt général était la motivation des gouvernants. En réalité, plus simplement, des individus comme Merkel et Sarkozy sont à la fois au service d’une seule classe sociale (que l’on peut pour résumer désigner comme étant la classe capitaliste), en plus d’être prisonniers de carcans idéologiques.
Par exemple, on pourrait s’étonner que les Etats ne s’unissent pas pour faire face aux autres acteurs financiers afin d’obtenir la restructuration de leurs dettes. Cela aurait pour eux l’avantage d’empêcher ou de limiter l’émergence dans la population de la véritable solution au problème de la dette des Etats : leur répudiation générale, autrement dit leur dénonciation et le refus unilatéral de rembourser. Le recours à la restructuration pourrait être aux yeux d’une classe capitaliste consciente de la situation et de ses propres intérêts à long terme, un moyen d’éviter le recours à cette solution radicale, et donc un moyen de conserver l’essentiel de ses privilèges.
Le bilan du quinquennat de Sarkozy qui s’achève, et plus largement de 10 ans de gouvernements de droite, est particulièrement accablant. Le chômage de masse s’est poursuivi, et connaît une nette aggravation depuis plus de 3 ans. Le droit à la retraite à 60 ans a été supprimé – ce qui a entre autres pour effet d’accroître le chômage, et de baisser le montant réel des pensions. On pourrait multiplier les exemples, en france comme ailleurs : le caractère nocif des politiques des différents gouvernements est en effet subi par les travailleurs du monde entier.
Cependant, l’issue n’est pas simplement de mener la politique inverse de celle de la droite. L’origine du problème n’est pas tel ou tel groupe d’individus, c’est la structure économico-politique dans son ensemble. La société hiérarchique-capitaliste est générée par le mode de production, et même s’il pourrait paraître plus simple de n’y apporter que des modifications, ce ne serait qu’un leurre. Changer un rouage ou un autre serait une mesure à courte vue qui ne résoudrait rien de façon durable. C’est l’ensemble de la « machine » qu’il faut remplacer par un tout autre fonctionnement. Pour notre part, il nous semble que l’alternative serait un mode de production socialiste autogéré, accompagné d’une démocratie sociale élaborée à la base, qui permettrait d’en finir avec la crise et ses causes.