Rigueur : les riches vous remercient !
Avec le nouveau plan de rigueur annoncé par le gouvernement, les plus pauvres vont payer pour combler les déficits qui profitent aux riches. Des milliards d’euros vont être prélevés à travers une hausse de la TVA (dont le taux dit réduit passe de 5,5% à 7%), ce qui va se traduire par l’augmentation de nombreux prix : titres de transport, médicaments non-remboursables, certains services, ou encore le prix des livres et du cinéma.
La TVA est l’impôt le plus injuste qui soit ; c’est donc tout naturellement la plus importante source de recettes de l’État. L’essentiel du budget de la collectivité est fourni par la TVA, et donc majoritairement par les moins riches. Pour rembourser les intérêts d’une dette creusée entre autres par la réduction des impôts des riches, l’État va se servir dans les poches des classes populaires.
À votre avis, combien de livres à 10 euros faudra-t-il taxer à 7% pour payer sa ristourne annuelle de 30 millions d’euros à la milliardaire Liliane Bettencourt (qui n’a jamais travaillé de sa vie) ? Plus de 42 millions de livres ! (rappelons que le bouclier fiscal, dont la suppression a été annoncée, s’appliquera en fait encore en 2012)
Et pour payer les 1,8 milliards d’euros de cadeau fait cette année aux plus riches par la baisse de l’ISF (impôt sur la fortune) ? Il faudrait taxer plus de 2,5 milliards de places de cinéma !
Depuis la fin des années 80, la France comme les autres États a commencé à prélever moins d’impôt sur le revenu des riches, et plus sur l’ensemble de la population. Ces dernières années ce processus s’est accéléré avec les gouvernements Sarkozy-Fillon, et le plan de rigueur est comme une sorte de bouquet final du quinquennat : après avoir mis en place des mesures fiscales qui profitent aux plus riches pour un coût annuel d’une dizaine de milliards d’euros, voilà qu’ils les récupèrent en augmentant la TVA.
Le gouvernement nous oblige donc à payer les cadeaux qu’il fait aux riches. Cette situation est inacceptable, et même absurde. Nous pensons que la réponse démocratique aux plans de rigueur devra trouver de nouvelles formes de mobilisation et d’action pour se faire entendre. Sans attendre mai 2012, il est possible d’empêcher ces mesures injustes, par exemple en rejoignant les mouvements qui se créent partout dans le monde : les « indignés », les occupants de Wall Street…
Il n’y a pas de fatalité à ce que les capitalistes nous fassent payer leur crise.