La Journée mondiale de lutte des femmes du 8 mars a été créée il y a plus d’un siècle à l’initiative de la révolutionnaire marxiste Clara Zetkin. Son engagement féministe s’inscrivait dans le cadre de sa lutte pour une autre société, ce qui l’amena à militer dans la Ligue spartakiste aux côtés notamment de Rosa Luxemburg. L’objectif politique de Zetkin était clairement annoncé par le titre de son journal : « L’Égalité » (Die Gleichheit).
Si de très importantes avancées ont été obtenues depuis, la lutte pour l’égalité des salaires, qui était menée déjà il y a un siècle, reste encore à gagner. Plus généralement, la réalité quotidienne montre à quel point le patriarcat reste en place. Les temps partiels subis le sont le plus souvent par les femmes (quatre fois plus que les hommes en 2012 en France), avec des emplois très mal payés quasiment « réservés » (les caissières par exemple). Les violences de genre sont un fait social de masse. Selon l’Organisation mondiale de la santé, une femme sur trois dans le monde est victime de violence conjugale au cours de sa vie.
Tout cela montre la nécessité impérative d’une lutte antisexiste résolue, ici comme partout dans le monde. C’est d’autant plus important que les conservateurs et réactionnaires — dont les intégristes religieux — continuent à vouloir empêcher l’égalité ou à vouloir supprimer des libertés fondamentales comme le droit à l’IVG.
Le féminisme radical ne peut être séparé de l’aspiration à l’auto-émancipation généralisée. Il ne s’agit pas de créer un capitalisme avec des conseils d’administration paritaires qui continueraient d’exploiter et de licencier ; il ne s’agit pas de se débarrasser d’une oppression et de laisser subsister les autres.
Pour être efficace, nous pensons que la lutte féministe doit affirmer son indépendance vis-à-vis de toutes les institutions qui participent à la société d’aliénation : les États et les partis politiques qui participent à sa gestion, le patronat, les institutions religieuses, etc.
Notre engagement est dirigé contre toutes les oppressions et aliénations, pour une société libérée du patriarcat, ainsi que pour l’abolition du travail salarié et du mode de production capitaliste.